L’Alliance Coopérative Internationale (ACI) a réuni, les 20 et 21 mai derniers à Madrid, les dirigeants des plus grandes entreprises coopératives et mutualistes du monde dans le cadre de la première rencontre en présentiel du Cercle de leadership des coopératives et mutuelles – CM50. Ce groupe, lancé par l’ACI au début de l’année, a pour objectif de favoriser la croissance et l’innovation dans les coopératives et les mutuelles du monde entier, ainsi que de promouvoir des engagements gouvernementaux en faveur du soutien et du développement de ces entreprises.
La rencontre de Madrid s’est déroulée en collaboration avec la Fondation Espriu, Assistència Sanitària et le Groupe ASISA, et a compté sur la participation de la deuxième vice-présidente et ministre du Travail et de l’Économie Sociale du gouvernement espagnol, Yolanda Díaz, qui a prononcé le discours de clôture. Selon elle, « le mouvement coopératif est une force de transformation qui va au-delà de l’économie et qui est capable de répondre aux défis climatiques, géopolitiques et sociaux auxquels nous sommes confrontés ». Face à la situation mondiale actuelle – guerres et crise climatique – Yolanda Díaz affirme que « la réponse, c’est plus de coopérativisme et plus d’économie sociale, non pas pour remplacer l’économie traditionnelle mais pour pouvoir rivaliser à égalité ».
Lors de la rencontre, le groupe CM50 a défini des stratégies clés d’incidence politique et a rédigé un manifeste pour le Sommet social mondial qui se tiendra en novembre prochain à Doha. Il a également célébré 2025 comme Année internationale des coopératives et planifié des activités pour la période stratégique 2026–2030, établissant ainsi une feuille de route à long terme pour l’engagement coopératif et mutualiste au-delà de 2030.
De nombreuses entreprises représentées au sein du CM50 figurent dans le « World Cooperative Monitor », qui recense les 300 plus grandes entreprises coopératives et mutualistes au monde. Cette publication est réalisée chaque année depuis 2012 par l’ACI et l’Euricse. Ces organisations proviennent de nombreux pays et secteurs tels que l’agriculture, la finance, l’ingénierie, le logement, la technologie, la vente au détail ou encore la santé.
Un groupe international riche de milliers d’opportunités
Lors de son intervention à Madrid, Jeroen Douglas, directeur général de l’ACI, a rappelé que l’un des principaux objectifs des coopératives est « d’accélérer la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies ».
Dans un contexte où les défis sociaux, économiques et politiques se manifestent à l’échelle mondiale, il a insisté sur le fait qu’« il est essentiel que les coopératives travaillent ensemble pour démontrer l’impact que nous pouvons avoir ».
« Grâce au CM50, nous montrons non seulement notre capacité à promouvoir un avenir plus durable, mais nous soulignons aussi comment nos organisations, en tant que modèles de bonnes pratiques entrepreneuriales, peuvent transformer la société et accroître la part de marché des coopératives, contribuant ainsi à bâtir un monde meilleur », a-t-il expliqué.
Carlos Zarco, président de l’Organisation internationale des coopératives de santé (IHCO) – une organisation sectorielle de l’ACI et hôte de la réunion du CM50 à Madrid – a affirmé qu’en tant qu’entreprises détenues collectivement et à finalité sociale, « les coopératives sont particulièrement bien placées pour relever les défis mondiaux actuels et promouvoir un développement inclusif et durable. Le Sommet social mondial de Doha représente une opportunité clé pour les gouvernements d’appuyer ce potentiel au moyen de politiques qui placent les coopératives au cœur de l’Agenda 2030 ».
Shirine Khoury-Haq, directrice générale de Co-op, la plus grande coopérative de consommation du Royaume-Uni, a déclaré que la force unique du mouvement coopératif « réside dans notre réseau mondial, avec 3 millions de coopératives et 1,2 milliard de membres dans le monde, œuvrant pour créer de la valeur pour nos sociétaires ».
« Ce réseau mondial donne également aux coopératives l’occasion d’appliquer le Principe 6 et d’avoir un impact à l’échelle mondiale. La coopération entre coopératives est le superpouvoir de notre mouvement », a affirmé Khoury-Haq. Elle a conclu en soulignant : « Nous n’avons pas toujours pleinement exploité ce principe, c’est pourquoi je suis si enthousiaste quant au potentiel du groupe CM50. Il réunit de nombreux leaders de notre mouvement avec un objectif clair et ambitieux : produire un véritable impact pour nos membres et leurs communautés à travers le monde. »
