L’Observatoire ibéro-américain OIBESCOOP, basé à l’Université de Saragosse (Espagne) a publié une nouvelle étude, sur le thème très actuel « Femmes, mouvement coopératif et économie sociale et solidaire en Ibéro-Amérique ». Le livre a été produit par un groupe de travail composé d’experts du réseau OIBESCOOP de 14 pays, coordonné par la présidente d’OIBESCOOP, Carmen Marcuello (Université de Saragosse, Espagne) ; María del Carmen Barragán (Université autonome de Guerrero, Mexique) ; Eliane Rosandiski, (Pontificia Universidade Católica de Campinas, Brésil) et Juan Fernando Álvarez (Pontifical Javeriana University, Colombie).
L’objectif du livre a été de reconnaître le travail réalisé par différentes femmes ou groupes de femmes en fonction de leur impact et de leur influence sur le mouvement coopératif et l’économie sociale et solidaire dans les différents territoires d’Ibéro-Amérique, tant dans le domaine professionnel que dans celui de la recherche, de l’entrepreneuriat ou de la conduite de projet.
Les différents chapitres présentent les études réalisées en Argentine, au Brésil, au Chili, en Colombie, au Costa Rica, à Cuba, en Equateur, en Espagne, au Honduras, au Mexique, au Paraguay, au Pérou, en République dominicaine et au Venezuela. Chacun des textes montre une réalité diverse, riche et nuancée. Tous présentent des expériences qui partagent une manière de créer des réseaux et des processus tout en soulignant la nécessité pour l’économie sociale de répondre également aux défis observés concernant le rôle et la visibilité des femmes.
Concernant le contexte, l’OIBESCOOP souligne que l’élaboration de ce livre a été menée en pleine pandémie de COVID-19. Dans ces circonstances, et parallèlement à la reconnaissance recherchée, de nombreux territoires ibéro-américains ont été le théâtre d’augmentations de la violence domestique, du harcèlement sexuel, de la perte d’emplois pour s’occuper des membres de la famille et d’une pression financière accrue sur les noyaux familiaux où les femmes sont chefs de famille. Ces aspects entraînent une augmentation du stress mental et émotionnel et une perte d’estime de soi. Par conséquent, la reconnaissance a plusieurs significations.
Il ressort de ce livre que les entreprises solidaires représentent des espaces permettant de surmonter les différentes inégalités et la pauvreté qui caractérisent les territoires. Mais ces entreprises ne parviennent pas toujours à être reconnues par les marchés et par les politiques publiques.
Dans leur rôle d’associées, de gestionnaires, de consommatrices et de travailleuses des entreprises, les femmes sont confrontées aux défis i que leur impose un environnement patriarcal quotidien, qui finit par reproduire et normaliser divers écarts entre les sexes. Ces défis incarnent diverses stratégies d’adaptation, de résistance, de contestation ou de subordination que l’on peut lire dans ce livre.
L’éducation et la qualification se révèlent être les piliers pour générer des formes d’insertion et de participation démocratique favorisant la transformation de la vie de ces leaders, de leurs communautés et de leurs territoires.
Le livre complet peut être téléchargé ici : http://www.oibescoop.org/wp-content/uploads/Mujeres-Coop-y-ESS.pdf