Le CIRIEC-Mexique a organisé son 5e Congrès international de chercheurs en Économie Sociale les 28, 29 et 30 mai à l’Université Autonome Métropolitaine (UAM) de Mexico. L’événement a réuni environ deux cents chercheurs, professionnels et responsables gouvernementaux autour du thème : « Développement théorique et expériences qui consolident l’Économie Sociale et Solidaire au Mexique ».
L’inauguration a compté sur la participation du recteur général de l’UAM, José Antonio de los Reyes Heredia, accompagné de Jesús Ramírez Cuevas (représentant la Présidence du Mexique), Patricia Couturier Bañuelos (coordinatrice du Réseau de recherche en Économie Sociale et Solidaire de l’UAM), Rafael Chaves (président de la Commission scientifique du CIRIEC-Espagne), Juan José Rojas Herrera (président du CIRIEC-Mexique) et Leobardo Vega (responsable des relations publiques de la coopérative La Cruz Azul).
« L’UAM participe activement à la transformation du Mexique et œuvre à la construction d’un savoir engagé dans la transformation économique et sociale, en impulsant la recherche, les réseaux, les diagnostics, les réglementations, ainsi que la formation orientée vers le renforcement de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) », a déclaré José Antonio de los Reyes Heredia.
Dans sa conférence inaugurale intitulée « Un nouvel élan pour l’ESS : réflexions depuis l’UAM », le recteur a rappelé que l’Université avait coordonné le Premier Forum UAM pour « Repenser l’Économie Sociale et Solidaire », d’où est née une publication collective contenant 25 recherches de terrain avec plus de cent acteurs impliqués.
Du point de vue des étudiants, il a souligné que plus de 500 élèves ont suivi des cours, diplômes ou ateliers liés à l’économie sociale. « Nous ne formons pas des profils techniques pour servir l’accumulation privée. Au contraire, nous formons des futurs professionnels engagés pour le bien-être collectif, capables de générer des solutions viables, éthiques et durables », a-t-il conclu.
Les travaux du congrès se sont poursuivis avec des tables rondes, trois conférences magistrales et six panels de discussion. Les sujets abordés comprenaient : la délimitation théorique des économies transformatrices ; la législation et les politiques publiques de promotion de l’ESS ; les expériences réussies de l’ESS au Mexique ; l’équité et le genre dans l’ESS ; les programmes éducatifs ; et les méthodologies de mesure de l’impact économique et social des entreprises de l’ESS.
Réseau de recherche en Économie Sociale et Solidaire de l’UAM
Patricia Couturier Bañuelos a souligné que l’ESS « n’est pas de la charité, mais de la justice, car elle vise la redistribution des richesses et l’autonomisation des communautés pour un futur où personne n’est laissé de côté et où l’abondance est collective ». Dans son exposé intitulé « L’Économie Sociale et Solidaire, le cœur d’une transformation urgente pour la vie, la justice et l’avenir », elle a affirmé que ce modèle « dépasse la sphère des idées abstraites : c’est un acte vivant, un geste d’amour féroce et conscient offert à la planète qui nous soutient ».
Dans le même esprit, Jesús Ramírez Cuevas, coordinateur des conseillers de la Présidence mexicaine, a affirmé que l’ESS repose sur la démocratie, « non seulement dans le sens d’élire des représentants, mais comme une forme d’organisation sociale visant l’amélioration permanente des conditions de vie des populations ».
Parmi les intervenants figuraient Julio Armillas (Directeur des entreprises sociales et des prêts à l’INAES), Elvira Concheiro (sous-secrétaire à l’Égalité substantielle), Federico Li (directeur du CIRIEC-Costa Rica), Roberto Cañedo (CIRIEC-Mexique), David Barkin (spécialiste de l’économie solidaire et de l’économie écologique radicale), et Noemi Lezama (coordinatrice du réseau ENUEESSCO, regroupant des universités mexicaines travaillant en ESS).
L’œuvre collective « Recherche et construction de l’économie sociale depuis l’épistémologie du Sud », publiée par le CONAHCIT et le Fondo de Cultura Económica, a été présentée par le professeur Ricardo Contreras Soto.
Une vision européenne du rôle des universités dans la promotion de l’économie sociale et solidaire
Le professeur Chaves, président de la Commission scientifique du CIRIEC-Espagne, a proposé une perspective internationale – et européenne – du rôle des universités dans la promotion de l’économie sociale.
Il a souligné l’importance d’institutionnaliser des écosystèmes favorables au développement de l’économie sociale, établissant des liens de confiance et de bénéfice mutuel entre les autorités publiques, les acteurs de l’ESS et le monde universitaire. « Un tel écosystème, fondé sur le respect mutuel et le dialogue constructif, permet de bâtir un agenda de travail commun au profit de chacun de nos pays. »
