Cette initiative a été promue par la ministre espagnole du Travail et de l’Économie sociale, Yolanda Díaz, et résulte de la Rencontre ibéro-américaine de l’économie sociale et solidaire, qui s’est tenue début septembre à Santa Cruz de la Sierra (Bolivie). L’événement, organisé par l’AECID et le ministère du Travail et de l’Économie sociale, a conduit à l’adoption de cet important accord, impulsé par CIRIEC-Espagne à travers son directeur, José Luis Monzón.
Le professeur Monzón rappelle que, tant dans le SCN-2008 (utilisé à l’échelle mondiale) que dans le SEC-2010 (pour l’Union européenne), l’économie sociale et solidaire n’est pas visible, car elle est dispersée dans les différents secteurs institutionnels de la comptabilité nationale.
« Cette absence constitue un sérieux obstacle à l’élaboration de statistiques nationales fondées sur des critères et des normes homogènes, permettant des analyses comparatives à la fois internationales et temporelles », avertit-il.
La lettre précise que le chapitre 23 actuel du SCN-2008, consacré aux institutions sans but lucratif, ainsi que le “Satellite Account on Non-profit and Related Institutions and Volunteer Work” (UNSD, 2018), définissent des concepts et des périmètres qui diffèrent de ceux de l’économie sociale et solidaire.
Elle rappelle aussi que l’Assemblée générale des Nations Unies, dans ses résolutions 77/281 du 18 avril 2023 et 79/2013 du 19 décembre 2024 sur la promotion de l’économie sociale pour le développement durable, a adopté une définition qui unifie et délimite le concept d’économie sociale et solidaire, largement reconnue et consensuelle, y compris dans la littérature scientifique. Ces deux résolutions encouragent explicitement les États à élaborer des statistiques nationales donnant visibilité à l’économie sociale et solidaire.
« Les entreprises et entités qui composent l’économie sociale et solidaire représentent un récit institutionnel du système économique avec des caractéristiques propres et distinctes, inspirées des valeurs et des principes du coopérativisme historique formulé par l’Alliance Coopérative Internationale (ACI) », soulignent les signataires.
C’est pourquoi il est demandé d’inclure un chapitre consacré à l’économie sociale et solidaire dans la réforme en cours du SCN-2008 au sein des Nations Unies.
Le professeur Monzón conclut que cette inclusion « permettrait de placer l’économie sociale et solidaire sur la carte des comptes nationaux du monde entier ».
La lettre a été signée par la ministre du Travail et de l’Économie sociale, Yolanda Díaz, ainsi que par les ministres du Travail du Brésil (Luiz Marinho), de la Colombie (Antonio Sanguino), du Costa Rica (Andrés Romero), du Honduras (Wilmer Fernández), du Portugal (María del Rosario Palma) et de l’Uruguay (Juan Castillo).
Elle est également signée par Agustín Mariano Quinchao, président de l’Institut national des associations et du coopérativisme du Chili (INAC) ; Arianna Burgos, directrice générale de l’Institut national d’économie populaire et solidaire (IEPS) de l’Équateur ; et Eldaa Catalina Monreal, directrice générale de l’Institut national de l’économie sociale (INAES) du Mexique.