Le Comité économique et social européen (CESE) a adopté un avis d’initiative qui souligne l’importance stratégique des coopératives industrielles pour renforcer la compétitivité européenne de manière inclusive et durable. L’avis, approuvé à une quasi-unanimité en séance plénière du CESE (198 voix pour, 0 contre et 3 abstentions), met en avant la capacité de ces entreprises à créer des emplois, à promouvoir la cohésion sociale et à contribuer à la transition écologique et numérique.
Le document, intitulé « Coopératives industrielles : un outil pour relever le défi d’une compétitivité inclusive et durable », a pour rapporteur Giuseppe Guerini, assisté de Michal Pintér en tant que corapporteur. Il souligne que les coopératives, de par leur structure démocratique et leur approche axée sur la redistribution équitable des bénéfices, représentent un modèle économique résilient et adaptable face aux défis économiques et sociaux contemporains. Selon le CESE, leur potentiel s’étend de l’industrie manufacturière et de la construction jusqu’à des secteurs émergents tels que l’intelligence artificielle, la biomédecine ou les énergies renouvelables.
Parmi les principales recommandations, le CESE invite les institutions de l’UE et les États membres à promouvoir l’enseignement sur les coopératives dans la formation professionnelle et universitaire, et à intégrer ces entités dans des programmes de mobilité tels qu’Erasmus+. Il propose également des incitations financières spécifiques, telles que des subventions, des allégements fiscaux et des financements à faible taux d’intérêt, afin de soutenir la création et l’expansion des coopératives industrielles, ainsi que l’investissement dans des infrastructures partagées et des zones éco-industrielles.
L’avis souligne également le rôle des coopératives dans la réindustrialisation européenne et la protection de l’emploi de qualité. La reprise d’entreprises par les travailleurs est présentée comme un mécanisme efficace pour sauver des sociétés en difficulté et garantir la continuité des emplois, en particulier dans les PME familiales. À cet égard, le CESE recommande de développer des instruments financiers et un soutien technique afin de faciliter ces processus.
La durabilité et la transition numérique constituent d’autres axes clés de l’avis. Les coopératives industrielles peuvent jouer un rôle de premier plan dans la symbiose industrielle, en réutilisant les déchets et les sous-produits. L’avis attire également l’attention sur l’importance croissante des coopératives fondées sur les données. Le soutien à des structures collectives de gestion et de partage des données permettra aux PME et aux travailleurs de participer pleinement à ces transformations, notamment lorsqu’ils ne disposent pas de la capacité d’accéder ou de traiter de manière autonome de grands volumes de données.
Le CESE attire également l’attention sur la nécessité d’améliorer la visibilité et la reconnaissance du modèle coopératif auprès des citoyens, du secteur financier et de l’administration publique, afin de garantir sa pleine intégration dans l’économie européenne et son utilisation comme outil d’innovation, d’inclusion et de durabilité.
L’Année internationale des coopératives 2025, proclamée par les Nations Unies sous le slogan « Les coopératives construisent un monde meilleur », offre un cadre idéal pour que l’UE renforce ces organisations, en reconnaissant leur rôle de moteur économique, social et environnemental. Selon le CESE, les coopératives représentent une opportunité stratégique pour consolider une compétitivité européenne à la fois inclusive, durable et résiliente face aux défis du XXIᵉ siècle.
C’est précisément en hommage à l’Année internationale des coopératives que le nouvel avis du CESE a été présenté le 4 décembre dernier lors d’un événement à Bruxelles, avec la participation du président du CESE, Séamus Boland, ainsi que de représentants de l’Alliance coopérative internationale, de l’OIT et des rapporteurs de l’avis.
Giuseppe Guerini a conclu : « L’industrie coopérative joue un rôle crucial dans l’autonomie stratégique de l’Europe, car elle repose sur des principes communautaires. Elle ne produit peut-être pas des biens à l’échelle mondiale, mais elle continue d’agir au sein de la communauté. Les coopératives jouent également un rôle essentiel dans la définition de la compétitivité future de l’Europe. »





