La Première Rencontre ibéro-américaine de l’économie sociale et solidaire de l’AECID s’est tenue du 8 au 12 septembre dernier à Santa Cruz de la Sierra (Bolivie). Cet événement international a réuni près de 100 représentants issus de différentes institutions, d’organismes internationaux, ainsi que de la société civile et du milieu universitaire de plus de 19 pays. Y ont notamment participé, au nom du CIRIEC, son président d’honneur, José Luis Monzón Campos, et la présidente de l’Observatoire ibéro-américain OIBESCOOP, Inmaculada Carrasco.
La rencontre a été impulsée par le Ministère du Travail et de l’Économie sociale du Gouvernement d’Espagne, en collaboration avec l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), l’Agence andalouse de coopération internationale pour le développement (AACID) et l’École andalouse de l’économie sociale. Durant les quatre jours de l’événement, la situation actuelle du secteur a été analysée et des débats ont porté sur la manière de promouvoir un modèle de développement contribuant à créer des sociétés plus équitables, justes et durables là où il est implanté.
Les différentes sessions ont permis d’examiner les cadres juridiques et financiers dans la région, les méthodologies statistiques et de mesure d’impact, le travail dans les territoires, les communautés ou l’égalité de genre, ainsi que le potentiel du modèle d’économie sociale pour faire face à l’informalité sur les marchés du travail.
L’économie sociale dans le système des comptes nationaux
Le Groupe de travail sur les statistiques et mesures relatives à l’économie sociale et solidaire a adopté un accord important sur les statistiques, impulsé par le CIRIEC : « Demander aux Nations Unies et à leur Division de statistique d’inclure un chapitre spécifique sur l’économie sociale et solidaire dans la prochaine révision du SCN-2008, établissant les critères-cadres de délimitation de l’économie sociale et solidaire, et d’élaborer un Manuel de comptes satellites de l’économie sociale et solidaire, ainsi que la création d’un groupe d’experts chargé de la délimitation et de l’identification des différents acteurs de l’économie sociale et solidaire. »
Comme on le sait, il existe deux systèmes de comptes nationaux à portée transnationale : le SCN-2008, utilisé dans le monde entier, et le SEC-2010, qui en est l’adaptation pour l’Union européenne. Dans aucun de ces systèmes, l’économie sociale et solidaire n’apparaît de manière visible, étant diluée dans les différents secteurs institutionnels. Cette absence constitue un sérieux obstacle à l’élaboration de statistiques nationales fondées sur des critères et normes homogènes, permettant des analyses comparatives tant internationales qu’intertemporelles.
Feuille de route pour l’avenir de l’économie sociale et solidaire ibéro-américaine
À la fin de cette rencontre a été adoptée la « Feuille de route pour l’avenir de l’économie sociale et solidaire ibéro-américaine », définie comme le point de départ d’un agenda commun susceptible d’être présenté dans les forums régionaux et internationaux, ainsi qu’au Sommet ibéro-américain des chefs d’État et de gouvernement qui se tiendra à Madrid l’année prochaine.